L'histoire de l'alimentation: Chapitre 1 - Les céréales

Les céréales : la nourriture prédominante

Historiquement, que savons-nous de la culture des céréales ?
Il y avait des céréales sauvages et les hommes se contentaient des les ramasser. Il s’agissait alors de cueillette. Le passage à l’agriculture s’appelle le néolithique.

C’est la déesse Déméter qui a enseigné aux grecs comment cultiver les céréales selon le mythe.
Qu’est ce qu’un mythe ?
C’est un récit qui sert à expliquer une chose dont on ne connaît pas l’origine. Cette chose n’est pas historique.
« Déméter faisait pousser les céréales. Les humains n’avaient plus qu’à les récolter. Elle vivait avec sa fille Coré. Un jour, celle-ci disparaît. Pendant neuf jours et neuf nuits, elle la cherche dans toute la Grèce mais jamais ne l’a trouvé. Evidemment pendant ce temps, les céréales ne poussaient plus, ce qui amena la faim chez les hommes et inquiéta beaucoup Zeus. Déméter demanda au dieu Soleil, qui voit tout, où était cachée sa fille. Il lui avoua que Coré était retenue en enfer par Hadès. Zeus parla alors avec Hadès pour le convaincre de libérer la jeune fille. Un compromis fût décidé : Coré restera une partie de l’année avec son mari et l’autre partie de l’année avec sa mère. Déméter changea la chose, les hommes auront des céréales mais en échange de travail. »
Ce mythe explique à la fois la maîtrise de l’agriculture mais aussi l’arrivée de la civilisation.
Une polis contrôle que la cité a assez de céréales, que la culture est bien maîtrisée. Les hommes cultivent la terre, ils rendent un culte à la déesse.
Les céréales sont l’essentiel de l’alimentation. Dans ces sociétés rurales, sociétés de pénuries, l’essentiel de l’alimentation est composé de céréales (pain, bouillie…). La céréale se dit sitos en grec, ce qui se traduit par le grain. Les dieux en revanche se nourrissent de nectar, d’ambroisie ce qui conserve leur immortalité.
Source :
- Un traité d’agronomie, Histoire des plantes Théophraste. Théophraste est un élève d’Aristote. Il a étudié dans son école. L’école d’Aristote est le Lycée. Ils ont vécu en époque classique. Aristote est mort en 322.
- Les travaux et les jours d’Hésiode. C’est un poète grec. Ce texte explique ce qu’il faut faire et quand il faut le faire.
- Des représentations sur des céramiques.

I La production des céréales.

On est sous le climat méditerranéen. Il y a donc deux grandes saisons : l’hiver, où il fait très froid et très humide, et l’été, qui est très chaud et très sec. Il ne pleut pas en été, les plantes doivent donc avoir achevé leur cycle de végétation avant. On sème les céréales en novembre et on les récolte en avril-mai. En été, la terre sera brûlée par le soleil. Pousse alors la vigne, les olives (les vertes sont récoltées en septembre et les noires en décembre) et les figues.

A – Les variétés de céréales.
Il y a le blé (pyros), l’orge (krithè) et le millet.
Le blé est ce qui coûte le plus cher. Nous ne sommes jamais sur qu’il poussera. Il demande 10 fois plus d’eau que l’orge. Extérieurement, ils se ressemblent cependant beaucoup. Le blé se cultive dès le néolithique par les égéens, bien avant l’arrivée des grecs. L’orge, en revanche, a été importée. Les grecs ont donc beaucoup plus de respect pour le blé.
L’orge est une céréale fondamentale dans l’alimentation. A Sparte, on mangeait une sorte de bouillie d’orge. Avant de tuer un animal, on versait quelques grains sur la tête de celui-ci. Il suffit de 130 à 150 jours pour que l’orge pousse. Il permettait de faire la soudure (la soudure est la période précédant les premières récoltes et où le grain de la récolte précédente peut venir à manquer). Mais l’orge donne un pain beaucoup moins bon que celui composé de blé. Les plus riches cherchaient à en importer. L’importation devient une préoccupation essentielle des cités.
20 janvier B – Les céréales dans les finages.
Les finages sont l’ensemble des terres qui permettent de faire vivre une communauté agricole.
Page 20 du fascicule du CM : les cultures céréalières se trouvent du côté est. Il y a une coïncidence entre les zones de cultures de céréales et les zones d’implantation de la polis. Il y a des zones privilégiées d’implantation des céréales. Là où il y a des montagnes il ne faut pas en conclure qu’il n’y a pas de céréales. On monte à l’assaut des montagnes par niveau : culture en terrasse.
Les grecs ont commencé à cultiver les plaines, les plus anciennes datent du IVème siècle av JC. On plantait en association avec les céréales des arbres fruitiers (des oliviers, des figuiers). Ce système s’appelle le complant. On parle de champs complanté. C’est un moyen d’économiser l’eau, sous l’arbre l’ombre permet de conserver l’eau et on rentabilise l’espace, qui est assez étroit.
On est dans un système de rotation biennale : la première année on prépare la terre, c’est l’année de jachère et la deuxième année on cultive. Lors de la jachère (différent de la friche), on laboure la terre, on la travaille. Le labourage permet d’éviter la pousse des mauvaises herbes et en été le dessèchement de la terre. Si elle s’assèche trop elle forme une croute : la latérite. La dernière période est à l’automne, avant de planter les graines.
Les grecs sont de petits propriétaires terriens. Chaque paysan sur le champ qu’il possède organise son système. Il n’y a pas de répartition des tâches entre les habitants comme à l’époque moderne.
La Thessalie est une région où les terres sont relativement riches. Ailleurs, la terre est assez pauvre. Pour l’enrichir, on peut mettre des engrais. L’engrais peut venir des troupeaux, les troupeaux sont alors mis dans les champs en jachère. Ils existent aussi des aménagements pour récupérer le fumier. Il n’y a pas d’irrigation : c’est le dry farming.


C- Labourer

Pour les grecs, labourer est un signe de civilisation. C’est la culture, dans les deux sens du terme. Pour labourer il faut des animaux. Dans le monde grec, il y a des bovins mais il n’y en a pas beaucoup. Il représente une grande valeur donc ce n’est pas simple d’en avoir un. On travaille à la main, si on n’a pas de bœuf, à l’aide d’une houe. C’est très pénible et de plus ça ne laboure pas beaucoup en profondeur. La houe représente la pauvreté. Si on n’est plus riche, on dispose d’un araire. Ce n’est pas tout à fait une charrue, ça ne laboure pas aussi profondément. Il est en bois et certains sont munis d’un socle en métal. On peut aussi utiliser des mules ou des ânes…Avoir un bœuf témoigne d’une certaine aisance. Selon Solon, il y a 4 classes parmi lesquelles les hippeis (cavaliers à la guerre), les zeugites (vient de zeugos qui veut dire l’attelage pour labourer) et les thètes. La majeure partie est dans la dernière catégorie. Un bœuf était si précieux que tuer un bœuf était un crime à Athènes. Dans beaucoup d’autres cités, même casser les cornes était un crime. On ne sacrifie que des vaches.

D – Les semailles.

Il faut puiser la bonne quantité de semence et la répartir sur une surface. Il faut recouvrir le plus vite possible la semence de terre sinon les oiseaux viennent manger les graines. On le fait à la main avec une houe ou à l’aide d’un agraire. Lors de la période de la pousse, il n’a pas grand-chose à faire si ce n’est enlever les mauvaises herbes. Pendant l’hiver, tout peut arriver…Grêles, pluie…En 426, les pluies d’hiver ont été trop fortes, la terre s’est transformée en bourbier et les céréales n’ont pas poussé. Si les céréales poussent, les hommes offrent un sacrifice particulier aux dieux, on offre les premières pousses. C’est les prémices. On espère ainsi que la protection va s’exercer sur le reste de céréales. Athènes a pris le contrôle du sanctuaire d’Eleusis (à l’ouest d’Athènes) où se trouvaient les déesses responsables de la pousse des céréales : Déméter et ?

Kmi a écrit: les déesses responsables de la pousse des céréales : Déméter et ?

Sa fille Perséphone. Enfin, je crois, si je me trompe je me couvrirai d'huile d'olive grecque un soir de pleine lune avant de me rouler dans un champ d'orge (le blé c'est trop bien pour moi).

Merci à toi mysterieux(se) Kmi (ça me fait penser à cette vieille daube qu'on entendait il y a qqls années, Kamini.) pour ce cours que je n'avais pas noté en entier.

N'hésite pas à te présenter dans la rubrique dédiée, qu'on sache qui remercier. Et puis on ne mord pas, enfin si, mais pas très fort.

On a eu la réponse pendant le cours. Il s'agit de Corè ou Perséphone! C'est la même personne: la fille de Déméter mais elle porte tantôt le premier nom, tantôt l'autre.
Merci Guillaume. Je vais aller me présenter, c'est promis. Parce que me comparer à Kamini pour se souvenir de moi, je ne le supporterai pas longtemps!