CM 10 - Emigration et diaspora.

La valorisation géographique des régions bocagères s'est accomplie depuis le XVIIIème siècle au profit de l'Angleterre. Angleterre verte contre Angleterre noir puis elle a étendu sa domination sur la partie ouest de l'Europe. Ces régions rurale ont abrité des densités de population fortes et ce depuis longtemps. La modernisation progressive de l'agriculture a entrainé une surcharge démographique commune à toutes les régions de bocage. Trop de bouches à nourrir et une réalité évidente: la nécessité de l'immigration. Aucune des régions bocagère de l'Europe n'y échappe. La Galice au Nord Ouest de l'Espagne, région de petite paysannerie, où le morcellement extrême des terres ne permet pas la survie. Des disparités qui existent depuis le moyen Age entre les ressources agricoles et le nombre de bouches à nourrir explique l'immigration. La tradition du départ est très ancienne, elle remonte au moyen age. L'Andalousie dépeuplée après l'expulsion des infidèles a été repeuplée grâce à un apport migratoire. Cette émigration a largement essaimé vers l'Amérique Latine, à la Havane à Cuba, à Buenos Aires où les Galiciens fournissent de la main d'œuvre. Des professions leur sont réservées: ils sont conducteur de tramway. De même, une migration temporaire intéresse les travaux des vendanges, de la céréaliculture. Tout cela, ce sont des exemples historique qui montrent une tradition migratoire qui s'est perpétuée jusqu'à la seconde guerre mondiale.
Parfois aujourd'hui, des américains reviennent en Gallice. Partout, existe deux mondes, deux univers. Celui du monde natal, le bocage et la grande ville où l'on est venu travailler. L'émigration prend des proportions particulières et extrêmes et l'hémorragie démographique parfois, en Irlande par exemple. L'actuel Eire abrite aujourd'hui 3,4 habitants alors qu'elle en avait 7 avant la grande famine. On a parlé pour l'Irlande d'une tradition morbide de l'immigration. Aujourd'hui il y a plus d'Irlandais en dehors des frontières que sur l'île elle même. La migration Irlandaise est une diaspora.Il y en a une Arménienne, Palestinienne ou encore une diaspora Libanaise. Il y a plus d'Arméniens, de Palestiniens, de Libanais en dehors de leur pays qu'à l'intérieur. Un des points d'arrivée de la diaspora Irlandaise, ce sont les États Unis. Il y a environ 15 millions d'Américains qui sont originaires d'Irlande. D'autres sont partis vers l'Australie, le Canada. A cet égard, on retrouve bien une diaspora.
Il faut aussi la conscience de constituer une identité culturelle par delà les frontières. Est ce qu'un sentiment communautaire unie tous les Irlandais. Cette conscience culturelle est fabriquée au moment de la migration en fonction de la manière dont la communauté migrante va transporter sa culture d'origine et en fonction de la manière dont le pays d'accueil va la percevoir. En fait, la communauté aujourd'hui est au moins autant revendiquée par l'Irlande qui signale qu'il y a une dispersion et du coup une présence des Irlandais. La tradition des migrations en Irlande est ancienne: elle remonte au moyen âge aux premiers temps de la christianisation de l'Irlande. Sur le territoire français on a des moines connus comme Saint Colomban. Passé le temps de cette première migration médiévale, c'est la période de la grande famine qui va déterminer l'immigration.
Déjà entre 1845 et 1848 il y a eu un million de mort, les migrants sont donc d'abord des survivants. 85 % des émigrants ont choisis les États-Unis. Un million d'Irlandais vont partir vers l'Angleterre. L'Irlande a une position particulière à ce moment puisque c'est dans le pays le plus puissant du monde la colonie la plus proche géographiquement mais la plus éloignée économiquement. Où migrer en tant qu'Irlandais ? 6 pence pour Liverpool, 7 Livres pour gagner New York. Les propriétaires Anglais voulant limiter la migration vers leur pays paient le voyage pour détourner l'immigration vers les États-Unis. Fin 1950, 25% de la population d'origine est tout de même d'origine Irlandaise. A ce moment se passe une situation particulière, favorable aux immigrants qui est la loi de Spinamland. C'est les résultat d'une décision prise par les juges de paix d'un comté rurale de l'Angleterre dans un temps de grande détresse économique et qui décide qu'il faut attribuer un complément de salaire si bien qu'un revenu minimum est assuré aux pauvres indépendamment de leur paie. La question à l'époque c'est qu'il faut que tout père de famille soit en état de donner du pain à ses enfants. Cette mesure aussi ancienne que le libéralisme lui même fait dire à l'auteur que le libéralisme pur n'a jamais existé. Cette mesure prise en 1795 a été âprement discuté par les premiers libéraux, théoriciens et politiques et en Angleterre elle est finalement abrogée en 1834. L'abrogation de cette loi ne concerne que la seule Grande Bretagne et pas l'Empire Britannique. Ainsi, les Irlandais qui ne résident pas en Angleterre mais qui sont sujets de l'empire ne voient pas s'appliquer pour eux cette abrogation. Autrement dit, les Irlandais émigrés vers Liverpool parce qu'ils sont Irlandais bénéficient encore de la loi de Spinamland. La situation de la classe laborieuse en Angleterre, Engels est une analyse sociologique. C'est un travail de commande qui a été donné à Engels par son père. Celui ci avait des entreprises textiles en Allemagne et voulait avoir une étude critique sur les conditions du travail dans les villes textiles en Allemagne. Ces émigrés Irlandais vont se séparer en deux branches. A Manchester les ouvriers du textile et à Liverpool ils forment l'essentiel de la main d'œuvre des dockers. Les Irlandais ont joué un rôle très important dans la syndicalisation de la main d'œuvre. L'un d'eux James Sexton devient responsable syndical de tous les dockers fin XIXème siècle. Très vite ces émigrés Irlandais vont être prit entre deux logiques contradictoires. Soit la défense des intérêts de classe et d'autre part la question religieuse associée à la question sociale et la revendication religieuse apparait très précocement dans ces milieux Irlandais. Les Anglais sont montrés comme responsables de la famine et du coup aux Anglais on va faire payer la grande famine, le million d'Irlandais. Très vite, dans les années 1850, le terrorisme fait son apparition dans les milieux Irlandais émigrés en Angleterre. En 1854 on fait sauter une bombe dans un grand magasin en Angleterre. C'est le premier attentat connu, le premier acte de terrorisme. Aujourd'hui, ces clivages religieux et sociaux ont disparus puisqu'à la fois l'industrie et les activités portuaires de Liverpool se sont éteints. En même temps la haine religieuse a diminuée.
L'immigration aux États-Unis a été totalement différente parce qu'au fond les États Unis ont été tolérants à l'immigration Irlandaise. C'était un pays qui avait la mémoire de la guerre d'indépendance et qui éprouvait de la sympathie pour les Irlandais. Ils étaient tolérants en matière de religions. Les États-Unis laissaient toute initiative à quiconque en avait. En 1890, on considère qu'un tiers de la population New Yorkaise est d'origine Irlandaise. L'immigration Irlandais a fabriqué le milieu social de la côté Est des États-Unis. Très vite, cette minorité va peser de tout son poids en particulier sur la vie politique américaine à ses débuts. C'est à un Irlandais que revient la création de la première pratique politique de masse avec adhésion, grands meetings ... Pour la première fois il a fait sortir la politique de son expérience censitaire, celle des premiers grands bourgeois. Pour la première fois, dans un parti démocrate va intervenir la question de la participation politique de masse. Bien sur, il y a des présidents d'origine Irlandaise très connus: Kennedy, Reagan. Il y a tout un débat qui porte sur l'implication des Irlandais dans la vie politique. Encore au XIXème siècle, leur concentration à New York va encore beaucoup peser. Les Irlandais vont s'assurer le contrôle de New York Times et vont essayer par ce biais de peser sur la vie politique américaine. Il y a un moment où ils y sont presque arrivés: lors de la première guerre mondiale. L'intervention des États Unis dans la première guerre mondiale est tardive. On dit qu'elle détermine l'issue du conflit. Il aurait pu en être autrement. A ce mouvement les Irlandais ont pleinement joué leur carte. A ce moment les Irlandais sont farouchement en opposition avec l'Angleterre. A cet égard, les Irlandais vont pousser à l'entrée en guerre des États unis aux côtés de l'Allemagne. Ce fait trouve un autre lobby: le lobby juif aux États Unis qui relaie les demandes des Juifs allemands. Ceux ci sont viscéralement anti anglais. En effet, l'Allemagne est une puissance montante et les Juifs allemands entendent damer le pion à l'Angleterre alors un peu sur le déclin. En tant que citoyens légitimes d'Allemagne, ils soutiennent le gouvernement nt allemand. Ils ont un projet d'extension du commerce à l'Ouest de L'Europe et ils veulent que les Américains entrent en guerre aux côtés de l'Allemagne. Finalement, la traditionnelle affection des États Unis pour l'Angleterre va l'emporter. L'histoire des Irlandais en Amérique est un peu celle d'une frustration puisqu'aujourd'hui la part du nord Est a tendance à diminuer. De plus ils ne font plus partie des immigrants principaux. Tout de même, l'immigration a été pour l'Irlande probablement une ouverture et probablement une occasion de richesse. Les Irlandais se sont assimilés directement et les liens culturels et politiques qui associent l'Irlande et les États unis sont toujours puissants. Toute la question a été de se dire jusqu'à quel point les émigrés sont aujourd'hui sensible à ce qu'il se passe. Si dans un sens cela marche, la réciproque n'est pas tout a fait vraie et précisément cela a pu constituer pour les Irlandais un sujet de répit. Aujourd'hui, dans l'ensemble des régions bocagère il faut avoir conscience que la page des migration est historique. On voit désormais une inversion des flux migratoire, la période de surcharge démographique semble aujourd'hui en passe d'être définitivement achevée.