Licence Histoire
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -45%
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go ...
Voir le deal
1099.99 €

CM 5 : Du Front populaire à la guerre (M.Leymarie)

Aller en bas

CM 5 : Du Front populaire à la guerre (M.Leymarie) Empty CM 5 : Du Front populaire à la guerre (M.Leymarie)

Message  Haorou Jeu 18 Nov - 1:25

Chapitre 5 : Du Front populaire à la guerre.

I)Origine et formation du Front populaire.

1)L’union des partis de gauche n’était nullement une donnée évidence à l’aube des années 30.
Il existait une opposition entre le Parti radical et les Paris socialiste et communiste.
Les radicaux défendent la République laïque et démocratique mais ne sont pas favorables à une appropriation des moyens de production qui remet en cause les libertés individuelles.

Les socialistes et les communistes visent à une société où les biens de production (terre, usines, banque, transports...) seraient la propriété l’État (économie « collectiviste »). Sauf que les socialistes n’envisagent pas de sortir de la légalité démocratique et parlementaire alors que les communistes, copiant les bolcheviques et obéissant aux directives de l'Internationale de Moscou, ne rejettent pas l’idée d’une révolution brutale.

2)L’antifascisme déclenche le processus d'unification dés 1934 et permet la victoire en 1936.
Le « 6 février » est perçu comme un coup de force « fasciste ».
Le 12 février 1934, en réponse les socialistes et les communistes forment un cortège commun (unit par des cris : « Unité, unité ! ») alors qu'auparavant le Parti communiste combattait le Parti socialiste comme les autres partis « bourgeois » mais l’Internationale, devant le péril allemand, prône l’union avec les socialistes.

En 1935, les radicaux se rallie au rassemblement antifasciste (SFIO et PC).
En 1936, ce rassemblement bénéficie du soutien de la CGT et conclut une alliance électorale et signe un programme commun « Pain, Paix, Liberté » qui leur permet de remporter les élections.
Le Parti socialiste devient la force majoritaire de la gauche, les communiste entre nombreux au Parlement mais les radicaux connaissent un score décevant.
Le 4 juin 1936, le premier dirigeant socialiste, Léon Blum, constitue un gouvernement radical et socialiste, les communistes n'y entrent pas pour ne pas effrayer la population.

II)Le mouvement social de 1936 : « irruption brutale » et modalités originales.
La crise des années 30, amenant misère et chômage, n’avait pas provoquée de vastes mouvements. C’est la victoire électorale des gauches en 1936 qui provoque le mouvement de grève qui se traduit par l'occupation des lieux de travaille. Il s’agissait d’inciter l’État, désormais contrôlé par des forces amies des salariés, à peser de tout son poids en faveur de la classe ouvrière.
Le mouvement visait aussi à empêcher les patrons de recourir au lock-out (licenciement collectif). L’aspect festif des grèves a souvent été souligné (kermesses, pique-niques).

III)Léon Blum au pouvoir, de juin 1936 à la « pause » de février 1937.
1)Une méthode : le gouvernement négocie et adopte des mesures sociale.
Le 7 juin 1936, Blum signe en compagnie des syndicats les accords Matignon qui prévoient des hausses de salaires et l’élection des délégués du personnel au sein des entreprises.
L'Assemblée nationale vote rapidement les 15 jours de congés payés et la semaine de 40 heures.

2)Les objectifs : notre New Deal, améliorer la vie des salariés et lancer une politique de relance.
L’État nationalisa la banque de France et les industries d'armement (raison éthique et économique).
La relance du pouvoir d’achat devait être favorisée par les hausses de salaires mais l’inflation augmentant, le gouvernement dévalua le Franc. Le chômage connut une certaine baisse, favorisée par la hausse de la demande, la réduction du temps de travail et le réarmement prévu par Blum.

3)Des compétences nouvelles pour l’État : les loisirs.
Les congés payés entraînent la mise en place de nouvelles structures, comme le sous–secrétariat d’État aux Loisirs. L’État encourage les associations à organiser les plages encore bien modestes.

IV)Les difficultés et la fin du Front populaire (1937-1938).
La fin du Front populaire s’explique plus par les divisions de la coalition que l'opposition de droite.
Les ligues sont dissoutes en juillet 1936 et s’orientent vers une attitude plus légaliste comme le PSF (Parti social français) issu des Croix-de-feu. Certes. Il y a aussi l’apparition d’un parti fascisant, le Parti populaire français, fondé par l'ancien communiste Jacques Dorio.
La France est aussi touchée par des attentats terroristes de la «Cagoule», un réseau d’extrême droite. De plus, la presse de droite, de part sa violence, provoque même le suicide du socialiste Roger Salengro, ministre de l'Intérieure.
Mais ces actions mènent plus à la cohésion de la gauche qu'à la fin du Front populaire.

En février 1937, Blum décrète la « pause », c’est-à-dire l’arrêt des réformes ce qui ne plait pas à la population. De plus l’atmosphère révolutionnaire et les divisions sur la politique extérieure (au sujet de l'Espagne) inquiètent les classes moyennes (producteurs, professions libérales, fonctionnaires).
Le 15 juin 1937, Blum est renversé par le Sénat qui refuse la demande des pleins pouvoirs financiers. Il est remplacé à la tête du gouvernement par le radical Chautemps,

V)La marche à la guerre.
En France, la droite refuse le conflit avec l'Allemagne par haine du communisme, des étrangers et des juifs. Cette droite accuse la gauche d’être responsable de l’affaiblissement du pays.
La droite, naguère anti-allemande et nationaliste, cherche à se concilier les dictatures totalitaires.
A gauche, la situation internationale la divise, entre partisans de l’apaisement face à Hitler (par pacifisme) ou la fermeté (par antifascisme). Le sentiment dominant est le refus de faire la guerre.

Le 30 janvier 1933, Hitler est nommé chancelier par le maréchal von Hindenburg. C’est l’échec de la politique étrangère qui est menée depuis 1924 et qui repose sur l’organisation internationale de la paix car l’Allemagne quitte la SDN et bafoue le traité de Versailles du 28 juin 1919 : il rétablit le service militaire, remilitarise la Rhénanie, s’engage en Espagne, effectue un réarmement massif.
Le 12 mars 1938, l’Anschluss est réalisé (annexion de l’Autriche par l’Allemagne).

En 1935, la France prônait une politique traditionnelle d’alliances avec la conférence de Stresa (France, Angleterre, Italie) et avec le pacte franco-soviétique signé par Laval le 2 mai 1935.
Mais, en octobre 1935, l’Italie envahit l’Éthiopie. l’Angleterre demande des sanctions mais Laval cherche à ménager l’Italie car la droite, proche de la pensée de Mussolini, fait preuve de pacifisme.
Aussi, la France se contente juste de protester mollement contre la remilitarisation de la Rhénanie.
Fin 1936, les tensions internationales amène Blum à lancer le réarmement, ce qui limite singulièrement sa marge de manœuvre dans le domaine économique.

Le 10 avril 1938, Daladier est nommé président du Conseil à la place de Chautemps et il remanie son gouvernement dans le contexte des accords de Munich du 30 septembre 1938.
Il promulgue des décrets-lois qui prévoient l’augmentation des impôts et l« assouplissent » de la loi des 40 heures (possibilité de travailler jusqu’à 48 heures surtout pour les ouvriers de l'armement).
En 1939, Daladier, appuyé sur une majorité du centre et de la droite, obtient les pleins pouvoirs.

1)La guerre d’Espagne.
Le 18 juillet 1936, éclate la guerre civile d'Espagne qui oppose le Frente popular, gouvernement légitime, aux nationalistes dirigés par Franco et soutenus par l’Allemagne et l’Italie.
Le 30 juillet 1936, le gouvernement français renonce à livrer du matériel militaire à l’Espagne afin de dévaluer le franc et de mener une politique extérieure en adéquation avec les anglo-saxons.
Le 8 septembre 1936 un Comité international réunit Angleterre, France, Allemagne et Etats-Unis. Ils jurent ne pas intervenir en Espagne mais les dictatures rompent le contrat. En réaction, la France fait une politique de « non-intervention relâchée » : elle envois des armes en secret.
La guerre d’Espagne dure jusqu’en 1939.

2)Les accords de Munich (l'appropriation des Sudètes).
En 1924, le traité de Locarno amenait la France à garantir la sécurité de la Tchécoslovaquie, un autre accord fut signé avec l’URSS en 1935.
Les Allemands des Sudètes s’agitent, le président Bénès tchécoslovaque compte sur l’aide française sauf que la France préfère suivre l'Angleterre et les États Unis qui ne souhaitent pas de conflit.
De son coté, l'URSS ne peut respecter son traité car la Pologne lui interdit de traverser son territoire.
Le 30 septembre 1938, est conclu l'accord de Munich entre la France, l’Angleterre, l'Allemagne et l’Italie : 800 000 Tchèques doivent évacuer les Sudètes. En échange, les Allemands concluent par la suite un pacte de non-agression avec les Anglais puis avec les Français.
La paix paraît sauvée, l’opinion publique applaudit Daladier (le « lâche soulagement » disait Blum).
La majorité des français (de gauche ou de droite) approuvent les accords de Munich sauf que ces accords ont ruiné le prestige de la France auprès de ses alliés sans apaiser l’appétit d'Hitler.

3)La « drôle de guerre ».
La France, moins peuplée que l’Allemagne (40 millions contre plus de 70 millions d'Allemands) lance une politique nataliste, renforce ses alliances et accélère la fabrication d'armes.
Le 15 mars 1939, Hitler envahit la Tchécoslovaquie ; en avril, Mussolini s’empare de l’Albanie.
Le 22 mars 1939, Paul Reynaud succède au président du Conseil Daladier qui paraît impuissant mais il le conserve au ministère de la Guerre.
La politique brutale des dictatures réveille les démocraties, l’Angleterre se rapproche de la France.
Le 23 août 1939, l’URSS conclut avec Hitler le pacte germano-soviétique.
Le 1er septembre 1939, Hitler envahit la Pologne. La France, liée à ce pays par un traité déclare la guerre à l’Allemagne le 3 septembre après l’Angleterre. Cette déclaration de guerre n’est suivie d’aucune opération militaire et contrairement à la 1ére Guerre mondiale on ne voit pas la naissance d’Union sacrée.
En septembre 1939, l'URSS aidant l'Allemagne, le PCF est dissout, ses députés/militants arrêtés.
Début 1940, Daladier démissionne en solidarité avec Gamelin, le responsable de l’échec de l'intervention pour couper « la route du fer » aux Allemands en Norvège.
L’ensemble du gouvernement Reynaud est démissionnaire. La IIIe République s’effondre.

----

Note : Les cours que je donne sont tout à fait imprimables et ils sont mêmes mis en forme pour prendre le moins de place possible sur une feuille.
Copier (Ctrl+C) le cours en entier, puis coller (Ctrl+V) dans un logiciel de traitement de texte (OpenOffice, Word...). Imprimer.
Sur des feuilles, ce cours fait 2 pages dont une recto/verso.

Si vous voyez des fautes, des oublis ou des erreurs historiques, merci de me prévenir par MP (Message privé) ou en commentant si c'est vraiment indispensable.
Haorou
Haorou

Messages : 63
Date d'inscription : 28/10/2010
Age : 33
Localisation : Lille (59000) "Porte de Douai"

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum