CM 11 : Le siècle des Lumières (Mme. Denys)

Chapitre 11 ; Le siècle des Lumières.

Le 18éme est un siècle de prospérité (meilleur condition de vie) et de croissance économique. C'est aussi le développement du mouvement intellectuel des Lumières qui s'oppose à la monarchie absolue et à l'Église.

I)Que sont les Lumières ?
1)Plus qu'une philosophie, un mouvement qui remet en cause l'ordre établi :
A la fin du 17éme siècle, les Lumières sont les partisans d'une nouvelle vision du monde, ils refusent les préjugés qui forment les ténèbres ce qui bouleverse l'ordre religieux, politique et social. A l'opposé des ténèbres, la lumière vient de l'esprit humain, de la capacité à réfléchir, à raisonner.
Les Lumières sont un mouvement européen, en Angleterre on parle d'Enlightenment, en Allemagne d'Aufklärung et en Italie d'Illuminismo.

2)Les « stars » des Lumières (un mouvement collectif) :
Isaac Newton (gravité universelle), John Locke (théorie du contrat politique), Buffon (naturaliste), Carl von Linné (naturaliste), Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau et Emmanuel Kant.

3)Une large diffusion des Lumières :
*De nombreux écrits aident à la diffusion des Lumières :
En particulier l'Encyclopédie de Diderot et d'Alambert en 28 volumes (1751-1772) qui rassemble toutes les connaissances dans tous les domaines, 25 000 exemplaires sont vendus.
Il y a une large diffusion par les journaux comme la « Gazette de Leyde » ou le « Courrier d'Avignon » ainsi que par des romans (de Rousseaux) et des pièces de théâtre (de Voltaire).
Au 18éme siècle, on a une multiplication de brochures (les nouvelles à la main ou les gazetins) et de pamphlets (comme les mémoires judiciaires qui rappellent les injustices).

Cette diffusion de l'écrit s'appuie sur les progrès de l'alphabétisation qu'on constate grâce au signatures des actes de mariages, les hommes plus que les femmes, les gens des villes plus que ceux des campagnes. Il existe toujours des lectures collectives.

*La sociabilité des Lumières (se retrouver dans des lieux de discussions) :
Au 17éme siècle, en Écosse, apparaît la franc-maçonnerie qui est un phénomène massif qui s'étend sur tous les continents. Les franc-maçons tiennent des discussions afin de se socialiser, de diffuser les Lumières (défendre la raison et la tolérance).
En 1789, il y a environs 40 000 franc-maçons (1 homme sur 20 en ville est franc-maçon).

Les académies savantes, royales et provinciales, s'intéressent à l'art, à la science et aux lettres.
En France il y a 35 académies (qui correspondent avec les académies de toute l'Europe) mais elles ne regroupent que des bourgeois, des nobles ou des clercs...(moins large que la maçonnerie).
Au 18éme siècle, la science est accessible à des amateurs éclairés, il ne faut pas avoir fait des études avancées ou de matériel compliqué. Lavoisier, ancien fermier, découvrit la composition de l'air.
Les savant montent des cabinets de curiosité où l'on fait des expériences, où l'on collectionne des tableaux. La science se diffuse grâce aux démonstrations publiques (sur électricité en particulier) qui peuvent être du charlatanisme (lors de ses banquets, Mesmer disait pouvoir guérir des maladies par le magnétisme).

Les salons sont des lieux de discussions (surtout parisien) organisés surtout par des femmes qui reçoivent des auteurs ou des savants (peu de femme) pour diner, lire des œuvres, discuter de problèmes artistiques ou politiques. Dans ces salons il n'y a pas de barrière d'ordre, les nobles et les roturiers sont traités à la même enseigne. Le salon le plus connu de Paris est celui de Mme Geoffrin (1749-1777), elle recevait les artistes le mardi et les gens de lettre le mercredi.

II)Les lumières contre la monarchie absolue.
Ces penseur disent que le pouvoir appartient à l'homme dans son ensemble et non pas à une divinité. C'est une révolution qui abat les fondements de la monarchie absolue.

*Montesquieu : « L'esprit des lois » 1748.
Il s'intéresse à la monarchie et au despotisme. Sa théorie c'est la séparation des 3 pouvoirs afin qu'ils s'équilibrent. Il souhaite la mise en place d'une monarchie tempérée.

*Voltaire : despotisme éclairé et libertés.
L'un des plus grands représentants des Lumières, il manie l'ironie et a de nombreux réseaux. C'est un ardent défenseur de la liberté, célèbre pour ses combats contre l'arbitraire, la torture, la censure. Il souhaitait un despotisme éclairé avec un dirigeant philosophe qui mène son peuple.

*Diderot : auteur de l'Encyclopédie.
Il préconise la recherche du bonheurs (idéaux des lumières) et défend les libertés.

*Rousseau : « Contrat social » 1762.
Il est le fondateur des principe de la démocratie ainsi que du contrat social (on préserve la liberté par l'association de tous les hommes). Il a aussi l'idée que l'homme à des droits naturelles et inaliénables (la liberté de penser, de parler, de croire et de s'exprimer) qui ne doivent pas subir l'autorité du pouvoir. Le souverain doit respecter le peuple.

Le 3 mars 1766, en réaction aux attaques des Lumières, Louis XV prononce au parlement de Paris le discours de la flagellation qui rappel le principe de la monarchie absolue : « C'est en ma personne seule que réside la puissance souveraine ».

III)Les Lumières contre l'Église.
1)La lutte contre l'intolérance religieuse.
Les penseurs refusent que le pouvoir du souveraine viennent de Dieu, pour autant ils n'attaquent pas directement la religion car ils sont eux même déistes (croit en dieu) mais ils pensent que Dieu s'occupe peu des affaires des hommes (L'athéisme reste rare).
Les philosophes attaquent l'influence de l'Église qui oblige à croire en des choses irrationnelle et qui parle de bonheur dans la vie hypothétique après la mort.
Ils se battent contre le fanatisme religieux, notamment Voltaire avait son leitmotiv « Écrasons l'infâme ». Voltaire n'est pas opposé à la religion mais il considère que l'Église ne doit pas imposer son opinion car ça entraine l'inquisition, les guerres religieuses. D'ailleurs Voltaire est dans beaucoup d'affaire anti-religieuses qu'ils remportent comme l'affaire Calas (triste affaire d'une famille protestante). Il publie le « traité sur la tolérance » qui fait réagir le public.
En 1787, Louis XVI tolère toutes les religions (le révolution met en place une réelle tolérance).

2)La déchristianisation (recul de l'influence religieuse dans la vie quotidienne) :
L''immense majorité des français restent des chrétiens même si il y a un détachement de la religion. Il y a une baisse de fréquentation de la messe, une laïcisation des testaments (on demande moins de messe pour sauver son âme). une chute d'ordination sacerdotale (moins de prêtres).
Les naissances hors mariages augmentent fortement. Il y a aussi l'explosion d'une littérature libertine qui n'est pas étrangère dans cette emprise plus faible de l'Église même si elle est interdite. Au delà de l'attrait pour cette littérature, entre « l'action », les personnages discutent de philosophie.

3)Les Lumières, principaux instigateurs de la Révolution ?
Il n'y a pas de rapport immédiat entre les Lumières et la Révolution même si ils ont contribué au climat en discutant des problèmes et en favorisant ainsi les libertés.

----

Note : Les cours que je donne sont tout à fait imprimables et ils sont mêmes mis en forme pour prendre le moins de place possible sur une feuille.
Copier (Ctrl+C) le cours en entier, puis coller (Ctrl+V) dans un logiciel de traitement de texte (OpenOffice, Word...). Imprimer.
Sur des feuilles, ce cours fait une page recto/verso.

Si vous voyez des fautes, des oublis ou des erreurs historiques, merci de me prévenir par MP (Message privé) ou en commentant si c'est vraiment indispensable.