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CM 9 - Géographie, L'ouverture au monde et à l'Europe.

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Message  jau Jeu 17 Mar - 21:44

L'ouverture au monde et à l'Europe.

Les régions de bocage habituellement isolées ont été ces dernières années largement concernées par des mécanismes d'ouverture institutionnels et politique. Elles ont profité de la construction européenne, de l'ouverture sur l'Europe et sur le monde. La perception particulière d'un retard évident au lendemain de la seconde guerre mondiale a permis de faire émerger une prise de conscience aidée largement par la proximité politique avec les fondateurs de l'Europe qui en Italie, France ou Allemagne ont été pour l'essentiel des démocrates chrétiens. Dans les régions bocagères cette sensibilité politique était particulièrement représenté au lendemain de la guerre avec les démocrates chrétiens (MRP). On avait donc un contexte politique favorable pour défendre les intérêts des bocages. Très vite s'est mis en place une série d'organismes chargés de promouvoir les intérêts de ces régions isolées en Europe. Il faut citer en premier lieu la conférence des régions périphériques maritime. Elle est née d'une initiative Française. En effet, la Bretagne avait suscité en son sein même un comité d'étude et des intérêts Breton. Cette conférence c'est réunie pour la première fois en 1973. Les participants étaient censés représenter des régions périphériques c'est à dire éloignée du cœur industriel et marchand de l'Europe. Périphérique ne signifie pas simplement un éloignement en distance kilométrique mais aussi des caractères spécifique : défaut d'industrialisation moderne, sous équipement en infrastructures de communication... Plusieurs thèmes furent abordés. Le développement et la diversification du secteur industriel, le développement des infrastructures de communication et la valorisation des ressources de la mer. En effet il semblait paradoxal que toute la face atlantique de l'Europe ne soit pas développé et que l'économie repose sur l'agriculture. Cette conférence est importante historiquement et marque une date dans le processus de construction européenne. C'était la première fois qu'un ensemble de région prenait d'elle même conscience d'une communauté de problème, d'une caractéristique géographique partagée. Jusqu'alors, les problèmes économiques n'étaient envisagés que dans le cadre des états. Ainsi par exemple les Bretons avaient obtenu un système autoroutier à 4 voies libre de paysage. Ainsi la question des liaisons n'était abordée que dans un cadre national. Pour la première fois un organisme a osé s'affranchir des limites des États pour oser poser les problèmes géographique et politique communs. La conférence des régions périphérique maritime montre l'existence d'un échelon intermédiaire pour la première fois entre l'État et le niveau local. C'était une première étape vers la reconnaissance des identités régionales en europe.

Se pose alors la question de ce que l'on définit par "région". La notion de région gagne à être rapprochée de son étymologie. "Régner", on a donc un rapport direct avec le pouvoir. C'est un cadre administratif dans lequel s'exerce le pouvoir. Justement, de quelle nature ce pouvoir est-il, va-t-on déléguer un pouvoir aux régions, de quelle autonomie vont-elles disposer pour se faire entendre face à l'État pour régler les problèmes qui les concernent. Il ne s'agit pas tant pour ces régions d'exister mais plutôt de peser dans le domaine politique afin d'obtenir des subventions et une forme de reconnaissance. Comment obtient on la reconnaissance de l'État quand on est un comité ? En se plaçant sur le terrain de l'expertise. Le chef d'État quel qu'il soit a recours à des experts qui traitent pour lui des dossiers et la présentation du dossier influe l'arbitrage politique. Précisément, la connaissance des dossiers manquait et c'est d'abord à cette connaissance auprès des pouvoirs publics qu'a travaillé la conférence des régions périphériques maritime. Il a fallut beaucoup de temps pour réunir ces expertises, pour les représenter et enfin pour qu'elles pèsent dans la décision politique. Lien direct avec la notion de nordicité. Le critère de périclité a permis de montrer le retard de niveau de vie, l'insuffisance en matière de modernisation économique, l'équipement déficient en transport. Précisément, l'Europe a partiellement prit en compte ces travaux. Les années 1980/90 ont été largement marquées par des tentatives à l'échelle européenne pour réduire les disparités de développement et de niveau de vie au sein de l'Europe. Il y avait à l'époque, trois ou quatre type de régions en difficultés. Des régions industrielles en déclin comme le Nord Pas de Calais, des régions handicapées par des conditions particulière de relief de moyenne montagne et des régions rurales à l'agriculture fragile. Les bocages s'inscrivait dans ce dernier cadre. De fait, l'Europe a largement compensé les retards les plus criants mis au jour par la conférence des régions périphériques maritimes. En particulier les régions occidentale de l'Europe ont été beaucoup mieux reliées à l'Europe par le passé. En Bretagne, mais aussi en Angleterre des géographes ont délaissé la carrière universitaire pour se lancer dans la géographie appliquée. Il y a véritablement eu dans ces régions un appel constant à l'État puis à l'Europe pour qu'ils interviennent. Cette réalité est véritablement aujourd'hui tangible. L'action de l'Europe a aussi conservé depuis Juin 1982 la valorisation et la protection de l'espace littoral. La conférence des régions périphériques maritime avait rédigé la charte européenne littorale qui a été analysée en Juin 1982 par le parlement européen. C'était la première fois qu'intervenait une politique de protection et d'aménagement du littoral à l'échelle de l'Europe. Ses objectifs étaient très clairs: éviter la surexploitation de certains secteurs, sélectionner clairement l'utilisation du sol, rechercher un aménagement touristique cohérent et équilibré, prévenir des risques naturels, procéder à des réserves d'espace (sauvegarder certains secteurs de toute exploitation intensive). Pourtant, les années 1980 n'ont pas été sans difficultés. A l'époque un différent oppose la France et l'Espagne sur la question de la pêche. Cela demeure un domaine conflictuel. Les insulaires essaient de protéger leurs zones de pêche contre les flottes du continent. Les restrictions qui pèsent sur la pêche en haute mer, le fait que la limite exclusive soit porté à 200000 miles, tout cela limite la gestion des zones de pêche. Le problème de la ruralité demeure et comme d'autres régions de montagne en particulier, certaines des régions rurale de bocage sont ou ont été éligibles aux mesures visant au retard de développement. A la fin des années 1980, l'Irlande faisait figure de périphérie rurale de l'Europe. Toute la partie occidentale de l'île sous la conduite politique de l'Eire était marquée encore dans les années 1980 par des situations de pauvreté tout droit sorties du XIXème siècle. Petites exploitations vouées à l'élevage ou à l'exploitation de la tourbe peu rentable et dans un pays catholique: jeunesse nombreuse sans perspective d'emploi autre que celle que pouvait offrir l'immigration. 10000 émigrants par an. Précisément, l'Irlande semble intéressante parce qu'elle illustre l'adaptation des bocages atlantiques aux nouvelles règles de l'économie mondiale. Elle est assez représentative de la place des États dans le processus en cours de mondialisation. On peut ici observer un exemple (p.81) qui est celui de la zone franche de Shannon qui se trouve à l'ouest de l'Irlande. Au départ, c'était un aéroport, une escale technique à l'époque ou l'autonomie en carburant des avions était limité. La modernisation des techniques du transport aérien à fait disparaître cette nécessité et la zone s'est reconvertie. Shannon a été pour bien des firmes américaine une tête de pont commode pour investir en Europe: point de rassemblement, d'éclatement et de distribution des produits, cela a d'abord été une zone franche commerciale. C'était à dire un lieu où l'on pouvait acheter et vendre sans droits de douane. Très vite on y a fabriqué des objets pour l'exportation et même pour le marché intérieur Irlandais. La première zone franche apparait en 1959 et a réussi parce qu'elle était orienté vers des fabrications fines: parfums, médicaments et travail du diamant et des pierres précieuses. Cette entreprise domine toute une poussière d'entreprise de taille relativement réduite et qui sont finalement assez nombreuses. Les avantages de Shannon sont étendus: pas de douane, impôts limités à 10% du bénéfice, les formalités administratives réduites se font 24h/24h. On vante le cadre social et le salaire peu élevé. Une ville nouvelle très aérée de taille réduite a été construite en périphérie. On a donc là un espace original qui concentre des caractères qui sont habituellement dissociés puisque l'on combine deux caractéristiques géographiques. La première qui est celle de zone franche, de paradis fiscal et la seconde, celle de zone d'industrie de pointe. Bien sur, le pays a profité de son appartenance à l'Union Européenne. C'est la première fois qu'un ensemble de cette nature a conçu un équipement économique non pas à la taille de l'Irlande, mais à celle d'un marché plus étendu. Symboliquement, la création de cette zone a été fortement ressentie parce qu'elle marquait la fin d'une Irlande rurale, repliée sur elle même et finalement très pauvre. Il y a quelques années encore, on a pu s'extasier sur le solde migratoire positif, sur les salaires dont la hauteur a largement tenté des migrants venus d'Europe de l'est et l'ouverture des frontières à l'Est de l'Europe a dans un premier temps largement favorisé l'Irlande. Encore au début des années 2000 celle ci était donnée en exemple des vertus supposées du libéralisme économique en matière de développement. Les indicateurs économique ont récemment imposé de revenir sur cette vision. La crise a largement fait sentir ses effets sur une économie Irlandaise précisément fortement dépendante des fluctuations du marché international. Sans entrer dans le détail, on remarque que la mondialisation accroit les différences entre les espaces et entraîne une course à la performance. Les vertus de paradis fiscal de Shannon sont depuis longtemps largement dépassées si l'on s'en tient aux régions bocagère qui nous intéressent par ce qu'il se passe par exemple dans la région normande.
Aujourd'hui, n'importe quel espace peut profiter ponctuellement des avantages à son insertion dans une économie mondialisée. Dans ce cas précisément, la concurrence entre les espaces est extrêmement rude. Précisément, se pose la question suivante: autour du Royaume Uni et dans le cadre de la construction européenne, on se situe clairement et délibérément dans le contexte libéral. Toutefois, l'Europe abonde en institutions, en instances qui sont censées corriger des disparités de développement. Cela amène à réfléchir à la question de l'aménagement du territoire. Le libéralisme bien compris suppose simplement que le travailleur se rende sur son lieu de travail et s'adapte perpétuellement à l'évolution changeante du marché du travail. Il apparait nécessaire que des régions de bocage s'ouvrent à l'immigration extérieure. Constamment l'Europe atlantique est concernée par cet arbitrage entre l'ouverture nécessaire à une économie mondialisée, le maintient d'un système économique et social libéral et l'action de l'État. Lire p.82.
L'ouverture au monde des régions bocagère a quelque chose à voir avec l'existence d'un marché du travail désormais affranchis des frontières internationales.

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