CM 3 - Géographie. Les caractéristiques écologiques.

CM 3 - Les caractéristiques écologiques.

Le terme écologie, son sens commun l'associe à un mouvement ou a une attitude politique alors que dans son sens strict et exact, le terme désigne une discipline scientifique. Le mot écologie est une création récente qui date de 1866 et dont la paternité revient au biologiste Hacke. L'écologie désigne la science qui étudie les rapports entre l'être vivant et le milieu naturel où il se trouve. C'est l'étude des conditions d'existence des êtres vivants. L'environnement est donc le centre d'intérêt majeur de l'écologie. Même si c'est une discipline jeune, celle ci suscite un intérêt croissant. L'homme vit dans un environnement qu'il modifie sans cesse par des aménagements, par l'utilisation et la création de substances toujours nouvelles. L'artificialisation permanente des milieux ont déjà provoqué des catastrophes humaines et sociales d'assez grande ampleur qui prouvent que nul n'est à l'abri des risques que fait courir à l'homme et par l'homme la transformation de la nature. À cet égard, la mise en place du bocage tel qu'elle apparait au Moyen Àge et à l'époque Moderne semble inoffensive et aujourd'hui les haies du bocage constituent un facteur d'équilibre et témoigne d'un soucis d'aménagement rationnel dans la nature.
La haie de bocage ne constitue pas un milieu naturel, c'est une création historique qui fait d'elle un objet susceptible de disparaitre, à cause du remembrement. Toutefois, la haie est constituée d'éléments naturels qui justifient qu'on aborde ses caractéristiques écologiques. Etudier les caractéristiques écologiques de la haie ça n'est pas une mince affaire et très longtemps, la géographie physique qui s'occupe des phénomènes naturels était bien désarmées. En effet, très longtemps la géographie a empilé un discours sur le relief, un sur le climat, un sur les sols, un sur l'eau... La haie au contraire est un milieu de vie ou l'on peut remarquer des interactions entre différents éléments: êtres vivants, végétation, climat, sol... Ces interactions, la géographie a été lente à les comprendre. Aujourd'hui, la Géographie ne saucissone plus l'étude du milieu naturel mais considère que ce milieu naturel constitue ce qu'elle appelle un système: c'est a dire précisément un ensemble d'éléments en interaction constante. La haie peut donc être définie comme ce que l'on appelle un agrosystème c'est à dire un système crée et entretenu par le paysan dans la logique d'un aménagement agricole en s'appuyant sur des éléments d'origine naturelle. Dans l'étude de ces agrosystèmes comme la haie, les préoccupations des géographes et des naturalistes sont très proches et à cet égard, la géographie emprunte des raisonnement propre à d'autres disciplines: histoire, sciences naturelles... L'agrosystème que constitue la haie peut se décomposer. Il comporte deux parties. Une partie vivante qu'on appelle biocénose constituée par l'ensemble des être vivants et végétaux et un ensemble constitué de ce qui n'est pas vivant: le biotope. (espace). Dans le biotope on retrouve les facteurs (climat, sol) qui déterminent les caractéristiques du milieu et qui interviennent dans la répartition des êtres vivants.
On pourrait croire que dans l'agrosystème il y a une part fixe et stable et le biocénose qui évolue dans cette partie fixe et stable. C'est plus compliqué que cela car le sol peut évoluer par l'action des êtres vivants. Ces êtres vivants modifient constamment l'espace dans lequel ils vivent.
En étudiant un agrosystème comme la haie, on regarde de manière approfondie les relations entre les êtres vivants et leur milieu. En remarquant que parmi les êtres vivants l'un d'eux a la capacité de modifier ce milieu: l'être humain. Toutefois, il n'est pas anodin et sans intérêt de regarder précisément comment à leur manière et avec des moyens qui sont plus limités les êtres vivants autres que l'homme peuvent transformer jour après jour le milieu dans lequel ils vivent. Le milieu proprement naturel n'existe donc pas. Il n'y a pas de considération de la nature qui serait totalement disjointe de l'intervention humaine mais précisément comprendre les équilibres qui affectent depuis plusieurs siècles le bocage permet de réfléchir sur l'action destructrice de l'homme puisque celui-ci s'applique actuellement à démanteler le réseau de haies mis en place par nos ancêtres au Moyen-âge et à l'époque moderne. La transformation, le bouleversement même qu'introduit l'homme actuellement constitue une rupture sans pareil et dont on mesure probablement assez mal toutes les conséquences à long terme. S'efface peu a peu une tentative rationnelle de maitrise du milieu naturel à finalité productive et économique mais dont précisément l'homme ne mesure pas tout a fait tous les effets. La rationalité biologique qui a joué a plein quand ont été mis en place les haies recouvre plusieurs aspects qu'on peut détailler maintenant.
Le premier point conduit à étudier la haie comme un milieu de vie et il faut bien remarquer que le bocage grâce aux haies représente un milieu équilibré grâce a sa faune et sa flore. Dans un milieu équilibré, les strates végétales se mèlent dans un ensemble harmonieux. On va trouver des essences d'arbre qui appartiennent généralement à la flore locale: Chênes, ormes, Charmes, Frênes. L'essentiel des haies de bocages est pourtant constitué d'arbustes variés: noisetier, prunelier, genèvrier, aubépine...
Enfin, il y a dans la haie une végétation herbacée qui correspond à celle que l'on retrouve sur celle des sols fertiles et riches en azote: orties, pervenches ...
La flore est donc à la fois trés abondante et trés variée. Mais aussi, se déplace à l'intérieur même de la haie une multitude de populations animales. Celles-ci se contrôlent les unes les autres et constituent ce qu'on appelle un réseaux trophique. Autrement dit, elles sont reliées les unes aux autres par des relations alimentaires. Il y a un contrôle biologique qui s'effectue par la prédation. Aucune espèce ne pullule. Parmi les animaux, les espèces qui jouent un rôle très important dans la chaine alimentaire qui se met en place dans la haie, les rapaces jouent un rôle très important et les reptiles occupent une place non moins importante. Ces derniers qu'ils soient lézards ou vipères contrôlent la prolifération d'animaux qui sont nuisibles aux récoltes avoisinantes. Par exemple, les insectes. Si le bocage disparait, il s'ensuit véritablement une prolifération d'espèces nuisibles au delà du cadre étroit délimité par la haie. Les cultures, les potagers s'en trouvent modifiés. Outre l'atteinte à l'équilibre de la faune et aux récoltes, l'existence des haies et leur suppression possible ont un impact non négligeable sur le micro climat des régions étudiées. Localement, le climat est modifié par la présence ou l'absence de haies. En effet, ces dernières modifient la circulation du vent. Elles ont en effet le rôle de brise-vent et jouent une place trés importante de la perception qu'on peut avoir d'un climat tempéré. Les haies protègent contre les effets mécaniques du vent et constituent un effet protecteur en cas de tempête. Elles limitent l'érosion par le vent. Elles ont un impact sur l'évapotranspiration. C'est à dire l'évaporation du sol et la transpiration des plantes. Elles maintiennent l'équilibre en eau du sol. Elles réduisent enfin les écarts de température au sol. Au printemps par exemple, un terrain protégé par les haies obtient des températures un peu plus élevées. De ce fait à l'abri des haies les cultures sont plus facile et plus précoces.
Enfin, la haie joue un rôle hydrologique extrêmement important, elle régule véritablement l'écoulement des eaux. C'est pour cela que s'est justifié dés le Moyen age l'établissement précoce du réseau de haies avant même toute finalité économique car il s'agissait bien dans l'ouest de l'europe de garantir l'homme et ses cultures, l'homme et sa survie contre les effets nuisibles d'une humidité excessive. Des terres imbibées d'eau, marécageuses ne sauraient garantir une subsistance aux populations proches et il a donc fallu très tôt s'en prémunir. La haie est un obstacle naturel à l'écoulement des eaux. Sur les pentes, elle permet aux eaux de pluies de s'infiltrer et elle diminue l'érosion par ruissellement. En effet, lorsqu'il pleut trop, les pluies entrainent les substances organiques les plus utiles du sol et c'est précisément les haies qui agissent pour les fixer, les retenir. Ainsi, la haie constitue une véritable éponge: elle absorbe l'eau et la restitue en cas de sécheresse. C'est donc un régulateur de la quantité d'eau présente dans le sol. La haie limite aussi le risque de crue des ruisseaux et des rivières. On a souvent considéré que les régions océaniques avaient des climats plus tempérés mais elles ne sont pas à l'abri des inondations et en Bretagne, il y a et il y a eu des inondations catastrophiques au voisinage de tout les cours d'eau littoraux. La disparition des haies du bocage conjugué à l'artificialisation des surfaces (routes, imperméabilisation des surfaces), tout cela modifie considérablement la circulation générale des eaux et fait que la terre absorbe beaucoup moins d'eau en cas d'inondations et crée de ce fait un impact beaucoup plus catastrophique d'autant qu'elle se déroule dans un cadre plus urbanisé. Il y a donc lieu de réfléchir très clairement sur les effets considérables qu'entrainent dans les régions atlantiques de l'europe un mouvement général d'harrassement des cultures. Elles visent à rationaliser l'espace agricole, a rompre avec une structure vieillie de la propriété. Mais attention, cela n'est pas sans dommages et il est très important de savoir que ces considérations ne sont pas sans conséquences.
Aujourd'hui, l'homme crois pouvoir s'implanter partout, crois pouvoir avoir tout les moyens pour rationaliser à son avantage le milieu naturel.