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La société d'ordre, CHarles Loyseau

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La société d'ordre, CHarles Loyseau Empty La société d'ordre, CHarles Loyseau

Message  Scalp Mer 1 Déc - 9:18

La Société d'ordre

Le livre des ordres et simple dignités
Charles Loyseau
1610


Cet extrait d'un essai juridique, le traité des ordres et simples dignités, de Charles Loyseau, écrit en 1610, s'éfforce de construire une codiffication sociale. L'auteur, Charles Loyseau, est issu d'une famille de juristes aisés, ce roturier embrasse à son tour la carrière juridique, d'abord comme avocat au parlement de Paris, puis passe au service du Roi comme lieutenant particulier du Presidial de Sens, avant de rejoindre le service de la noblesse pour le compte de laquelle il exercera des fonctions de juge seigneurial. A la fin de sa vie, il redevient avocat au parlement de Paris de 1610 à 1927, c'est alors une célébrité dans le monde intelletuel et juridique pour trois de ses essais : Traité des Seigneuries(1608) ,Cinq livres du Droit des Offices (1610), Traité des Ordres et des simples dignités (1610). Loyseau est un juriste influent, proche du milieu des Politiques, qui est un groupe d'intellectuels qui repense l'Etat avec des visées absolutistes, pour qu'il soit en mesure de garantir l'ordre et la paix. Ces intellectuels sont très écoutés du roi Henry IV.
La pensée politique et juriste de Loyseau et représentative de cette époque ou la France sort sous l'autorité d' Henry IV, roi depuis 1594, des guerres de Religion. Loyseau est obsédé par le retour à l'ordre social qui a été perturbé par les guerres de religions (1562-1598 = 8guerres de religions d'intensités variables). Loyseau veut fixer et stabiliser les transformations sociales intervenues depuis 1562. Cet effort de stabilisation est d'autant plus nécéssaire que l'années 1610 est une année périlleuse : effectivement, Henry IV a été assassiné par Ravaillac (moine) qui le trouvait trop complaisant à l'égard des hérésies, et lui succéde son fils Louis XIII le 17 octobre. Mais celui-ci, trop jeune est placé sous l'autorité d'une régence confiée à la reine mère, Marie de Médicis. Il y a alors la "Grande Peur de 1610", et Loyseau veut contrer cette peur à travers ses ouvrages qui montrent une société exéssivement fixiste.
Quelle est l'organisation sociale proposée par Loyseau ? Sur quels fondements repose-t-elle ? Correspond elle d'avantage à une description de la société ou reléve-t-elle d'un imaginaire social ?


I)L'obsession théorique d'une société ordonnée et hiérachisée.
A)L'ordre, un fondement naturel et immuable.

1er paragraphe
Il postule l'existence d'un ordre naturel immuable, car crée de Dieu, d'essence divine. L'ordre terrestre doit être un reflet de l'ordre célestre.
Cette conception de la société dévellopée par Loyseau est tirée d'un auteur de l'antiquité tardive (=après JC) qui s'appelle Denis l' Aeropagyte, qui a ecrit une oeuvre :les hierachies célestresqui a été traduite en 1608, ce qui en fait un auteur que l'on redecouve et qui est très à la mode. Pour lui, toute la création de Dieu s'ordonne selon le voeux de Dieu, puisque c'est lui qui a crée. Dieu est ordre et principe d'ordre : il a placé chacun dans la société en fonction de l'ordre et du rang qui convienne à sa nature, a ce qu'il est. Ainsi, une hierarchie s'opére en fonction d'une possible ascenssion vers Dieu, ce qui légitime la place du clergé en haut de la société.

B)L'ordre garant de l'harmonie sociale.

Fin du 1er paragraphe : ligne 5 à 8.
Loyseau exprime l'idée que toutes les parties de la société se fondent en un tout harmnieux : on passe du multiple à l'un. C'est une vision organisiste de la société = concevoir la société come un tout solide et solidaire, tel un puzze ou chacun s'emboite dans l'autre pour le former. Cette société suppose donc un idéal de complémentarité des ordres et des Etats. C'est precisement que chacun est assigné à une place que ce tout est possible. Ce model est contre la mobilité sociale. Dans cette conception, on retrouve l'influence d'un milieu intellectuel puissant autour du Catherine de Médicis, qui s'appel le néo-stoïcisme, qui est un détachement volontaire des passions angoissantes qui implique de s'en remettre à la protection que celui qui détient l'autorité légitime, ce qui implique la soumision à la hierarchie politique et sociale. Pour renforcer cette idée d'une cascade d'obeissance et de commandement au sein de la société, Loyseau fait une analogie entre la société et l'organisation militaire. Il rappel que l'armée est divisée en "Régiments"(=unité militaire suppérieure d'une armée, crée au 16ème, constituée de 1à à 20 compagnies, dirigés par un Maitre de camps puis par un Colonel depuis 1660), en "compagnies"(=groupe militaire intermédiaire, qui comprend entre 100 et 200 hommes, commandée par un capitaine, composée de plusieurs escouades), et en "escouades"(=plus petite unité, entre 5 et 10 hommes, commandée par un caporal). Cette analogie militaire sert à expliquer le model politique proné par Loyseau.

C)Une distinction fondamentale entre noblesse et roture

Au fondement de cette distinction, selon Loyseau, se trouve l'idée de commandement. Lignes 8-9, Loyseau rappel qu'il y a ceux qui commandent et ceux qui obéissent. Dans son esprit, le commandement revient à la noblesse, et l'obeissance à la roture. Le commandement à une double nature, religieuse et militaire. Or, Loyseau oppose au clergé : celui qui commande à toute l' Eglise(=Cardinaux, évêques, abbés) qui st tous issus des rangs de la noblesse. En revanche, le bas clergé qui administre les sacrements au peuple est le plus suvent d'origine roturière, et obéit à son suppérieure hiérarchique : le haut clergé. Par conséquent, ce clivage entre noblesse de commandement et roture obéissante, dépasse l'organisation de la société en 3 ordres. Ce clivage traverse le 1er ordre, qui est celui du clergé. Pourquoi la noblesse doit-elle commander ?
Comme l'ont montrés les travaux d' Arlette Jouanna, à la fin du 16ème siècle, la noblesse développe son imaginaire social, elle s'imagine. Elle dévellope une conception de la noblesse fondée sur la race. La nature bienveillante au service de la volonté divine à ordonnée les hommes en des groupes sociaux en fonction de leur qualité héréditaire. Par conséquent, les nobes, au sang bleu et aux corps bien proportionnés, héritiers des Romains et des Francs, doivent commander aux descendants des Gaulois, hommes grossiers mais au corps robuste, fait pour le travail. Ces qualités ne se transmettent que par le sang et la semance, ce qui fait ue le roturier ne peut devenir noble, et nous sommes dans une société ou la noblesse représente 2% de la pop°

II)Une application toute théorique : la société d'ordre.

A)A l'origine de l'organisation sociale : la tripartition médiévale.

A la ligne 20-25, on nous décrit une société divisait en 3 ordre, ou 3 etats eu mm divisé en subdivisions. Cet ordre obéit à la tripartition médievale définit par Adalbéron de Laon, qui dit que l'ordre de la société voulu par Dieu se divise en 3 etats : 1er ordre , ce qui prient "oratores", ce st les professionnels de la prière et de la religion. Il faut protéger les oratores par le 2ème ordre, ce qui commbattent, les "bellatores". Le 3ème ordre représente ceux qui travaillent pour nourir la société, les "laboratores", qui devient sous l' Ancien Régime le Tiers-Etat. Les deux premiers ordres sont essentiels à la société car le premier ordre fait le lien entre la cité terrestre et la cité celleste, et le 2ème maintient le royaume de Dieu sur Terre. Ce sont des ordres privilégiés car ils sont essentiels, c'est-a-dire que des fonctions sociales et professionnelles lui sont réservé.

B)Une tripartition sociale compléxifiée par Loyseau.

Obsédé de hierarchie sociale, Loyseau ne peut se contenter de la trop vague nomenclature médièvale de la société, car pour lui la société est pyramidale. Il établit des hierarchies dans chacun des ordres. Dans le dernier paragraphe, il subdivise l'ordre du clergé : il distingue bas et haut clergé, clergé régulier et séculier.

Accés
Fonctions
Haut clergé
Bas Clergé
Clergé Séculier
Séminaire
+
Sacrement de l'ordination (tonsure du haut crane)
+
Masculinité
"Cura animorum"
=
Distribution sacrements aux fidèles + messe.
Prélats(archevêques, évêques) et chanoines.
Origine noble.
Gros revenus : dîme et droits féodaux
Curés, vicaires.
Origine roturière
petits revenus : portion congrue + Casuels
Clergé Régulier
Prononcer des voeux d'obéissance à la règle du monastère
+
Monastères masculins et monastères féminins.
PRIERE

Abbé, Abbesse
Commandent le Monastère
Origine noble.
Moines, moniales
origine roturière
Revenus collectif de l' Abbaye.

La subdivision de l'ordre de la noblesse. Loyseau distingue "les princes, la haute noblesse, la petit noblesse".
A partir de la ligne 29, Loysau divise le clergé en Haut clergé et en bas Clergé.

Il hiérarchise et subdivise l'ordre de la noblesse. Il distingue d'abord les "princes", la "Haute noblesse" et la "petite noblesse".
Les "princes" sont tous les membres de la famille royale, comme les Condé ou les Conti. Cette noblesse de sang royal est parfaitement bien éduqué, fortunée. Cette noblesse a souvent un chateau en Province et un hotel particulier à Paris. Certains d'entre eux sont Apanagés, c'est a dire qu'ils ont en gestion un domaine foncier que le roi leur dispose, et cela leur rapporte un revenu. Ils recoivent également des pensions royales, et ils diposent de leurs revenus seigneuriaux. Nous sommes en présence de la Grande Aristocratie, qui représente peu de familles (pas plus d'une dizaine...).
La "Haute Noblesse" ou les "Grands", est une noblesse de sang immémoriale (dont on ne se souvient plus quand elle est apparue). Eux aussi sont immensément riches pour les mêmes raisons, sauf qu'ils n'ont pas d' Apanage.
Les "Grands" et les "Princes" constituent ce que l'on apelle la "noblesse d'épée", dont le but est de faire la guerre, de défendre le royaume.
La "Petite Noblesse" est composée de 40 000 à 50 000 familles qui vivent en Province, et n'ont pas les moyens de paraitre à la cours, car cette "petite noblesse" jouit de conditions de vie modeste. Elle vit dans de petits chateau (= manoirs). Cette noblesse est également moins bien éduquée. Cette noblesse bien moins riche et bien moins éduquée que l' élite de la bourgeoisie du Tiers-Etat. Cette noblesse est souvent la fassaille des "Grands", elle sert dans l'armée féodale des "Grands".


Critiques :
Loyseau ignore volontairement une nouvelle catégorie de la noblesse : la "noblesse de robe". Celle-ci concerne toutes les fonctions juridiques et administratives des cours de Rois. Par exemple, les conseillers du roi et les parlementaires (qui rendent la justice). Elle s'oppose à la "noblesse d'épée".
Pour devenir noble de robe par l' achat d'un Office (mais tous les Offices ne sont pas anoblissant). Colbert en faisait parti. Cette noblesse qui se développe au 17ème siècle sussite le ressentiment de la "noblesse d'épée".
Loyseau hiérarchise par ordre de mérite le Tiers-Etat dans "Amples subdivisions de l'ordre du Tiers-Etat" car 98% de la population de l' Ancien Régime appartient au Tiers-état. En haut de la hiérarchie, Loyseau distingue les "gens de Lettres, de finance et de marchandise (=négociant, marchand national et international)" (= aujourd'hui : Haute et moyenne bourgeoisie). Cette bourgoisie représente 2,5% du Tiers-Etat et est bien souvent mieux éduqué que la "Petite noblesse".
Elle est précédé par la "moynne bourgeoisie" ( 10 à 20% du Tiers-Etat), surtout des marchands (au niveau Régional), des petits officiers, professions libérales. Ils vivent dans l'aisance, mais sans être fortunés, et sont plutot bien éduqués.
La catégorie inférieure est les "Métiers" : elle désigne le peuple urbain qui travaille dans des ateliers artisanaux (boulangeries, tisserands, confections...). Le monde des "Métiers" sous l' Ancien Régime est organisé en Corporation. On est obligé de suivre un cursus professionnel dans une corporation et d'être accepté par celle-ci pour pratiquer l'artisanat; La corporation fixe le prix des produits, le prix des salaires, les règles de la formation, et vérifie la qualité. Il n'y a pas de libéralisme économique au 17ème siècle. Le monde urbain qui travaille appartient au monde des corporations (il y a les apprentis, les compagnons, et les maitres). Les ouvriers, constitués des apprentis et compagnons, mais aussi des domestiques, sont le "menu peuple" urbain, à la vie fragile, qui peut basculer dans la misère très rapidement. Loyseau ignore dans son texte la populas, c'est à dire les mendiants, particulièrement nombreux dans les villes.
Dernière catégorie : le peuple des campagnes, ce que Loyseau apelle les "gens de Labour et de bras". Cette dénomination de Loyseau traduit son mépris pour les ruraux, qui pourtant constituent au début du 17ème de 75 à 80 % de la population. De plus, il ne perçoit pas l' hétérogénéité de la société rurale, ou des individus très riches comme les grands fermiers, les meuniers, cotoient une classe moyenne de laboureurs et de pauvres hères que l'on apelle les "Mannouvriers ou Journaliers". Les grands fermiers exploitent souvent plus de 40 hectares avec des moyens techniques avancés, et emploient les mannouvriers. Les laboreurs sont beaucoup moins riches et exploitent environs 20 hectares. Les "hères" ont de très petites exploitations.

C)Une complémentarité des ordres toute théorique.

Ligne 35-40, Loyseau insiste sur un ordre de préseance symbolique, c'est à dire priorité à ceux qui ont le plus d' honneur et de dignité (noblesse, puis clergé, puis enfin roture).
Le rang est le statut et l' honneur de l' individu. Par conséquent, la hiérarchie sociale est un enjeux, car gagner un rang, c'est gagner en honneur et en puissance sociale. Par conséquent, comment rendre visible l'invisible ? Qui est quoi ? Comment sont visibles les rangs et les dignités ?
C'est par le mode de vie et par la consommation que la différence va se faire. L'ordre sociale va se marquer par la distinction par les vétements, le langage. Ces stratégie brouillent la théorie de Loyseau : un Grand fermier vit de manière plus aisé qu'un petit noble; Un Grand bourgeois du Tiers Etat a les moyens de vivre noblemment (achat de seigneuries, vétements somptieux...). Loyseau n'a donc pas remarqué le phénomène de l'argent. Il fonde tout sur l' honneur, mais la société d' Ancien Régime est un mélange de société d'ordre et de société de classe. La hierachie des ordres est en partie factice, car un curé de village ne l'a jamais emporté en prestige et dignité sur un petit noble ou même sur le Grand fermier, alors qu'il appartient pourtant au premier ordre.
Il y a une perméabilité des ordres, car par exemple le Haut Clergé se confond avec la Haute noblesse; car la "noblesse de robe" n'est souvent le stade ultime de la réussite sociale de la haute bourgeoisie. Mais cela nous prouve bien que la Société d'ordres est présente dans l'imaginaire social des franaçsi de l' Ancien Régime. Cette poreuve de l'imaginaire social, c'est que les Grands bourgeois n'ont qu'un idéal de réussite : accéder à la noblesse.

Scalp

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