TD 3 - Systèmes politique Antique.

1) Le premier témoignage.

Inscription de dréros en crète

2) Témoignages des poèmes homèriques.

Ces poèmes datent de la fin du VIIIème siècle et début VIIème avant notre ère. Il y a un mélange de plusieurs époques. On peut utiliser trois arguments pour dire qu'Homère connait la cité.
Tout d"abord, il utilise le mot POLIS, il l'utilise de différentes façons. Le premier sens du mot est "endroit fortifié" c'est à dire acropole. L'endroit où les gens se retirent en cas d'attaque de la cité.
Mais il l'utilise pour dire "ville", une communauté de type urbain.
Il l'utilise pour dire "groupe de gens qui vivent dans un endroit".
Il connait l'institution de l'assemblée du peuple. Celle çi est fondamentale. Pour Aristote on défini le citoyen par sa participation à l'assemblée et au système judiciaire.
Homère connait l'aménagement de l'espace qui est propre à la cité: un espace organisé comme l'étaient les cités de l'époque classique et archaïque. Présence d'une agora, de sanctuaires...
Polis = Osty + Chôro c'est à dire qu'une cité c'est le centre urbain plus la campagne. Homère connait cet aménagement et cette distinction ville/campagne est déjà une réalité de son temps.

3) Les sources archéologiques.

Manuel de M. Kaplan, le monde grec p. 73-76.

A quel moment les éléments cités précédemment apparaissent en Grèce. Necèssité de fouiller. C'est cependant difficile de trouver des coupures dans le temps puisque la cité évolue progressivement. Néanmoins, on peut le voir plus facilement avec les "colonies". Lorsque les Grecs fondent de nouvelles cités en dehors de la Grèce, au tout début de la période Archaïque on a ces caractéristiques qui sont déjà là.

Conclusion:
Le débat au sujet des débuts de la cité et l'un des plus vif débat actuel. On a tendance à remonter les débuts de la cités aux siècles obscurs. Ces savants qui voyaient l'apparition de la cité au VII voire au VI eme siècle avaient une autre définition de la cité. Ils pensaient qu'on pouvait parler de cité s'il y avait des lois écrites, des procédures juridiques bien spécifiques ... Aujourd'hui on essaie de voir la cité de façon plus large ce qui nous permet de remonter dans le passé, aux siècles obscurs.
Le rôle des sources archéologiques dans les discussions autour de la cité est important. Elles renouvellent sans cesse les débats.

Pourquoi faut-il parler de ces subdivisions? On a défini la cité en insistant sur l'aspect communautaire et le caractère direct de l'exercice du pouvoir. Bien que les cités soient souvent de dimensions très réduites, une cité pour fonctionner a besoin de groupements de citoyens différents à une échelle plus basse que celle de la cité. Les citoyens avant de participer à la vie de la cité devaient être socialisés à différents niveaux à l'intérieur de différents groupes de corps. Ce sont souvent ces subdivisions qui définissent la place du citoyen dans la société. Lorsqu'on parle de composantes de la cité on pourrait parler de ses institutions. On va ici parler des institutions politiques. Cette façon de concevoir la politique, comme un domaine bien distinct est impertinente. En effet, les institutions politiques avaient également un aspect religieux, économique... Il faut donc s'intéresser aux institutions dans leur ensemble.

1) La Tribu.

Normalement dans toute cité, le corps civique est divisé en tribus. Cela présuppose un ancêtre commun. Celui ci est bien souvent mythique. Le nombre de tribu dans une cité variait en fonction de l'appartenance de cette cité à un groupe dialectal. En effet à l'époque archaïque et Classique il n'y avait pas de langue commune. Chaque groupe ayant un dialecte différent. Il faut distinguer les dialectes DORIENS (Rhodes, Cos...) et les dialectes IONIENS (Milet...). Athènes a un dialecte a part même si très proche des Ioniens. Le troisième groupe de dialecte: EOLIENS (thèbes...). Ces différences linguistiques allaient de pair avec des différences religieuses et culturelles. Il y avait donc une division du corps civique. Traditionnellement il y avait dans les cités Doriennes trois tribus. Les cités Ioniennes étaient divisées en quatre tribus. Ces divisions en tribus jouaient un grand rôle. C'étaient en fonction des tribus qu'étaient recrutés les magistrats. C'est également en tribus que marchaient les citoyens lors des processions, lors d'une cérémonie religieuse donc. Enfin, lorsque les Athèniens partent en expédition militaire, ils sont divisés en tribus. L'armée représente la division du corps civique tel qu'il se manifeste dans la cité. On voit le mieux le rôle des tribus dans les différentes réformes (ex: les réformes de Clisthène). Le coeur de la réforme consistait à remplacer les quatre tribus Ioniennes en dix nouvelles tribus et désormais on a choisis de nouveaux héros et toutes les fonctions dans la cité prenaient compte de la tribu d'origine. (ex: le Conseil des 500, divisé en 10 sections les prytanies, chacune composée de 50 membres les prytanes et représentant une tribu). Il y avait donc une vraie vie politique dans les tribus car il fallait désigner des candidats. Les membres d'une tribus se rassemblaient en assemblées pour prendre des mesures concernant leur propre tribu.
La réforme de Clisthène qui est pour nous le moment fondateur de la démocratie Athénienne était avant tout une réforme administrative. Cette réforme changeait l'organisation du corps civique.

2) Les Phratries.

Dans certaines cités dont Athènes, outre sa tribu, tout citoyen appartenait à une Phratrie. Le mot phratria est lié à la notion de parenté. Théoriquement c'est un regroupement de frères. A la différence d'autres langues, en Grec, ce mot phratria était utilisé pour une parenté fictive. Le rôle des Phratries était d'accueillir les enfants et de les noter sur une liste des membres: c'est une forme de recensement civil. La Phratrie est une cellule de base. Cela veut dire qu'à Athènes les Phratries contrôlaient l'accès à la citoyenneté. C'est également dans les phratries qu'on célébraient certains rites de mariage. La réforme de Clisthène a aussi accordé un grand rôle aux Dèmes, les communautés rurales qui sont dés lors devenues une cellule de base du corps civique. Désormais, l'inscription sur une liste de citoyens se faisaient dans ces nouvelles subdivisions du corps civique: les Dèmes. L'avantage du Dème c'est qu'il n'était pas fondé sur un lien de parenté fictif mais plutôt sur le voisinage. Ce qui est intéressant c'est que l'instauration de ces nouvelles cellules de base n'a pas entièrement effacé le rôle des phratries. Les Athèniens vivaient donc dans un monde double. Il appartenaient à leur Dèmes et également à leur Phratrie. La cité ne voyait pas dans l'appartenance de citoyens aux phratries un danger.
Dans l'historiographie du XIXème siècle on évoquait souvent les phratries pour esquisser la naissance de la cité. On évoquait également l'existence de Genos qu'on comparait à des clans. On aurait donc différents foyers (Oikoi) qui se regroupent en Genos qui elles même se regroupent en Phratries qui elle même se regroupent en Tribu. Cette vision est aujourd'hui rejeté. Les phratries n'étaient pas opposés voire dangereuse pour la cité.
La cité n'est donc pas constituée comme des groupes de parentés. Ils fonctionnent comme des subdivisions dans lesquelles il y a une subdivision religieuse.
Les Dèmes sont les cellules de base. Elles tenaient des listes de membres.
La cité se présente comme une structure très complexe où parallèlement aux institutions fonctionnent des subdivisions du corps civique. La cité ne les combats pas mais les mets à profit pour la sociabilisation des citoyens.